[1] Ce détail d’une verrière monumentale consacrée à saint Marcel s’intègre dans un projet initié en 1935 par un groupement de 12 peintres verriers, fervents défenseurs du renouveau de l’art sacré. Leur souhait consistait à concevoir un ensemble de vitraux pour l’Exposition internationale de 1937 à l’issue de laquelle les verrières pourraient rejoindre les fenêtres hautes de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris. En accord avec le programme iconographique, Jacques Le Chevallier réalise une verrière à deux lancettes surmontée d’une rose. La baie représente saint Marcel d’un côté et sainte Geneviève de l’autre, tous deux saints protecteurs de la ville de Paris. La rose, quant à elle, figure l’agneau mystique. Posées en décembre 1938 dans la cathédrale parisienne, les verrières suscitent rapidement la polémique dans la presse en questionnant sur l’insertion de l’art contemporain dans un édifice ancien.
Avec la déclaration de guerre en 1939, les verrières sont déposées. Jacques Le Chevallier est l’un des rares artistes à finaliser son œuvre avec les modifications souhaitées par la commission des Monuments historiques. Finalement, le projet de baies figuratives est abandonné en 1961 au profit de verrières abstraites entièrement créées par l’atelier Le Chevallier. Depuis, l’ensemble monumental refusé est resté conservé dans l’atelier familial de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).

[2] C’est en 2014, qu’une partie des panneaux de saint Marcel vient enrichir l’exposition de préfiguration de la Cité du Vitrail à Troyes. Cette figure devient l’une des œuvres majeures de l’exposition, avant d’intégrer les collections de la Cité du Vitrail par un don, en 2020, de la famille Bony, propriétaire de l’œuvre. À sa réouverture, à l’été 2021, dans des locaux plus vastes au sein de l’Hôtel-Dieu-Le-Comte tout juste restauré.